Maten et Pako : transmettre la vraie réconciliation par la musique

Lorsque j’ai eu mon entretien téléphonique avec Mathieu McKenzie, membre du groupe Maten, il revenait tout juste de Happy Valley-Goose Bay au Labrador d’où il venait d’offrir deux spectacles.
J’avais l’impression d’avoir, au bout du fil, un ami de longue date. Passionné, curieux et généreux, Mathieu McKenzie est aussi très occupé! En plus d’être en tournée partout au Québec depuis un an avec Maten, l’artiste est agent de la Maison de disque Makusham située dans la communauté innue de Mani-utenam sur la Côte-Nord. Il s’occupe entre autres de la promotion d’un album très attendu, celui de Florent Vollant (son père). L’amour de la musique, il a ça dans le sang!
Plus qu’un spectacle, une expérience
L’an dernier, Maten sortait son quatrième album, Utenat, et célèbrera bientôt ses 25 ans d’existence. Groupe culte dans les communautés autochtones du Québec mais peu connu à l’extérieur de celles-ci, Mathieu me partage que lorsque le groupe se produit en ville, les gens vivent toute une expérience :
« Les gens viennent nous serrer la main après les spectacles, ils n’en reviennent pas de ne pas avoir entendu du Maten avant. Il se passe de quoi quand les gens viennent nous voir! Ils nous disent : ″Comment ça se fait qu’on n’a pas entendu parler de vous autres avant! What an amazing show!…″
Tu sais, il y a des enseignements à travers nos spectacles et ce n’est jamais pareil. C’est le cœur. On parle avec le cœur. On transmet un peu de notre culture, d’où on vient; Wemotaci, Mani-utenam, Manawan et on danse, on chante! C’est un partage. Le spectacle qu’on va vivre à Lévis avec Pako et Maten… hé tabarouette qu’on va passer une belle soirée! Ça fait un an qu’on voyage et l’accueil du public est toujours chaleureux. On a vécu des beaux moments à l’Adisq, sur les Plaines d’Abraham et on a hâte de venir vous voir! »
« Osez aller à la découverte! Venez à notre rencontre. »
Même si le public connaît moins les artistes autochtones, la rencontre vécue lors d’un spectacle avec Maten et Pako s’avère une expérience marquante. On y retrouve les volets éducatif et spirituel qui vont au-delà de la barrière linguistique, où l’échange et l’émotion l’emportent. La musique autochtone s’offre dans un langage universel.
« Moi, je veux transmettre la vraie réconciliation par la musique. C’est ça que je veux transmettre! C’est la mission qu’on se donne. Nous, on fait la musique, mais on est reconnus pour le partage avec les peuples, avec toutes les nations. Notre musique est universelle. Aller à la rencontre, c’est ça nos valeurs. On est reconnus pour ça dans les communautés, on aime les peuples, on est des rassembleurs! »
Maten et Pako, deux univers complémentaires
Alors que Maten apporte une musique et une ambiance très festives, Pako (Pascal Ottawa), l’auteur-compositeur-interprète Atikamekw de Manawan à la feuille de route bien remplie, invite le public à vivre une expérience plus introspective. Comme le précise Mathieu : « avec Pako, c’est une musique qui te transporte à l’intérieur de ton corps, alors qu’avec Maten, on danse et on chante! » Les deux formations se complètent et s’unissent pour notre plus grand bonheur.
On remercie Mathieu McKenzie pour cet entretien et on vous invite à découvrir davantage la richesse de ces cultures, de leur musique et tout l’amour qu’ils ont à partager.
Maten et Pako, en spectacle le samedi 6 avril, à L’Anglicane. Cette soirée promet de marquer les esprits et les cœurs.

